Clara Furey est une chorégraphe et performeuse basée à Tiohtià:ke/Montréal. Elle explore les codes qui voyagent dans et à travers diverses formes d’art. Elle cherche à encourager l’éveil des perceptions sensorielles du public et des interprètes, en leur donnant une immédiateté émotionnelle, un accès direct.
Après une formation musicale au Conservatoire de Paris, elle se forme à la danse à l’École de danse contemporaine de Montréal et travaille ensuite avec des chorégraphes tels que George Stamos, Damien Jalet et Benoît Lachambre.
En 2017, elle a chorégraphié sa première pièce de groupe, Cosmic Love. Elle a également donné 90 représentations de sa pièce solo When Even The dans le cadre de l’exposition du MAC en l’honneur de Léonard Cohen. En 2019, elle crée Rather a Ditch, un solo interprété par Céline Bonnier.
Avec Dog Rising (2021), Furey conclut son exploration de la tension et de l’immobilité, libérant des énergies précédemment contenues dans une performance axée sur la persistance, le groove et le plaisir.
Avec sa dernière création, UNARMOURED (2024), elle réclame un érotisme selon ses termes. Une architecture polyphonique du plaisir.
Ses œuvres ont tourné dans de nombreux festivals, notamment la Biennale de Venise, le Festival TransAmériques à Montréal, ImPulsTanz à Vienne, Performance Mix à New-York, Fierce Festival à Birmingham, B‑Motion à Bassano del Grappa et dans différents pays tels que la Lituanie, la République-Tchèque, la Slovaquie, l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, l’Azerbaïdjan et la Bulgarie.
Poursuivant les tournées internationales, elle donne aussi régulièrement des ateliers.
J’explore les codes qui traversent les différentes formes artistiques.
Ma pratique du mouvement considère l’espace et le son comme des éléments tout aussi importants que le travail chorégraphique. Conjuguées ensemble, les différentes disciplines encouragent la stimulation d’un éveil sensoriel du public et des performers, et offrent un accès direct, immédiat, à l’émotion.
Je m’adresse à la croyance qu’il serait possible que la beauté apparaisse après un long et ardu processus. Pas cette beauté qui surgit de nulle part mais celle qui est déjà là, sous les multiples couches accumulées, prête à être découverte.
Mon travail s’inscrit dans des installations minimalistes, permettant à une atmosphère intimiste de se déployer, et favorisant une posture contemplative. Je veux laisser de la place à l’imaginaire des spectateur.trice.s. Une profonde sensation de vide surgit parfois de mon travail ou plutôt autour de ce concept et de tous les liens et des dynamiques dont il est chargé. Le vide est pour moi vecteur de possibilités, il permet à toutes formes de communication de coexister.
J’entretiens un dialogue constant avec les différent.e.s médiums et collaborateur.trice.s qui participent à mes créations, et c’est ce qui me stimule. C’était le cas, par exemple, lors de mes performances When Even The auprès de l’imposante sculpture de Marc Quinn pour Coaxial Plank Density. J’y sondais le vide existentiel dans une danse rituelle en explorant la porosité entre la vie et la mort.
À travers les lignes de l’espace et du son, je crée des œuvres à la fois figuratives et abstraites, dans lesquelles le public peut générer ses propres représentations et trouver ce dont il a besoin, ou envie. C’est dans des fragments poétiques denses que je trouve le plus souvent l’inspiration pour une nouvelle création. Partant d’improvisations et d’une reconsidération des gestes les plus élémentaires, mes performances utilisent souvent la durée et la répétition de mouvements ritualisés. Mais je prends grand soin de ne pas les prendre pour acquis, parce que ces mouvements viennent toujours chargés d’un mélange évolutif de sens et de non-sens.
Je m’intéresse à ce qu’on pourrait appeler des “expérimentations de danse existentielle” dans lesquelles je peux toucher à différents états, permettant d’explorer des paysages intérieurs mystiques et tentant de trouver la radiance dans la noirceur enveloppante.
Je m’intéresse aux différentes constellations d’écoute que nous pouvons développer à travers des pratiques physiques et la pratique de l’empathie.
Mon travail s’inscrit dans une forme de porosité. Il est poreux dans mes propositions chorégraphiques, poreux dans ce que les interprètes transmettent. Une porosité, je l’espère, qui se perçoit et se ressent dans les échanges énergétiques nous reliant les uns aux autres.