Formée en musique au Conservatoire de Paris, Clara Furey commence sa carrière par la chanson et la composition.
Elle poursuit ensuite sa formation à l’École de danse contemporaine de Montréal et performe pour des chorégraphes tels que George Stamos, Damien Jalet et Benoît Lachambre. Artiste habituée aux collaborations (Untied Tales avec Peter Jasko, présentée à la Biennale de Venise en 2016, Ciguë avec Éric Arnal Burtschy), Furey signe sa première direction artistique en solo en 2017 avec Cosmic Love, une pièce de groupe à la gestuelle minimale qui explore les vides et la part invisible dans l’interaction du corps, du chant et de l’espace.
La chorégraphe et performeuse s’intéresse au déplacement des codes dans différentes formes d’art et au dialogue interdisciplinaire. En 2017, elle performe 90 fois When Even The aux côtés d’une sculpture de Marc Quinn dans le cadre de l’exposition sur Leonard Cohen au Musée d’art contemporain de Montréal. En 2019, elle crée Rather a Ditch, un solo écrit pour Céline Bonnier, sur la porosité des corps en réponse à l’album Different Trains de Steve Reich.
Ses pièces ont tourné dans de nombreux festivals dont La Biennale de Venise, Les Rencontres Chorégraphiques et June Events à Paris, le Festival TransAmériques à Montréal, ImPulsTanz à Vienne, Performance Mix à New-York et dans divers pays dont la Lituanie, la République-Tchèque, la Slovaquie, l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Azerbaïdjan et la Bulgarie.
Avec Dog Rising, Furey clôt sa recherche sur la tension et l’immobilité, libérant l’énergie contenue dans un spectacle axé sur la persistance, le groove et le plaisir. Elle insiste sur la répétition de boucles à l’infini à travers un voyage physique extrême, une spirale envoûtante, lancinante, pénétrante.
J’explore les codes qui traversent les différentes formes artistiques.
Ma pratique du mouvement considère l’espace et le son comme des éléments tout aussi importants que le travail chorégraphique. Conjuguées ensemble, les différentes disciplines encouragent la stimulation d’un éveil sensoriel du public et des performers, et offrent un accès direct, immédiat, à l’émotion.
Je m’adresse à la croyance qu’il serait possible que la beauté apparaisse après un long et ardu processus. Pas cette beauté qui surgit de nulle part mais celle qui est déjà là, sous les multiples couches accumulées, prête à être découverte.
Mon travail s’inscrit dans des installations minimalistes, permettant à une atmosphère intimiste de se déployer, et favorisant une posture contemplative. Je veux laisser de la place à l’imaginaire des spectateur.trice.s. Une profonde sensation de vide surgit parfois de mon travail ou plutôt autour de ce concept et de tous les liens et des dynamiques dont il est chargé. Le vide est pour moi vecteur de possibilités, il permet à toutes formes de communication de coexister.
J’entretiens un dialogue constant avec les différent.e.s médiums et collaborateur.trice.s qui participent à mes créations, et c’est ce qui me stimule. C’était le cas, par exemple, lors de mes performances When Even The auprès de l’imposante sculpture de Marc Quinn pour Coaxial Plank Density. J’y sondais le vide existentiel dans une danse rituelle en explorant la porosité entre la vie et la mort.
À travers les lignes de l’espace et du son, je crée des œuvres à la fois figuratives et abstraites, dans lesquelles le public peut générer ses propres représentations et trouver ce dont il a besoin, ou envie. C’est dans des fragments poétiques denses que je trouve le plus souvent l’inspiration pour une nouvelle création. Partant d’improvisations et d’une reconsidération des gestes les plus élémentaires, mes performances utilisent souvent la durée et la répétition de mouvements ritualisés. Mais je prends grand soin de ne pas les prendre pour acquis, parce que ces mouvements viennent toujours chargés d’un mélange évolutif de sens et de non-sens.
Je m’intéresse à ce qu’on pourrait appeler des “expérimentations de danse existentielle” dans lesquelles je peux toucher à différents états, permettant d’explorer des paysages intérieurs mystiques et tentant de trouver la radiance dans la noirceur enveloppante.
Je m’intéresse aux différentes constellations d’écoute que nous pouvons développer à travers des pratiques physiques et la pratique de l’empathie.
Mon travail s’inscrit dans une forme de porosité. Il est poreux dans mes propositions chorégraphiques, poreux dans ce que les interprètes transmettent. Une porosité, je l’espère, qui se perçoit et se ressent dans les échanges énergétiques nous reliant les uns aux autres.