Vivant entre Tio’tia:ke/Mooniyang, connue colonialement sous le nom de Montréal et les territoires non cédés des peuples xʷməθkʷəy̓əm (Musquem), Sḵwx̱wú7mesh (Squamish) et səl̓ílwətaʔɬ (Tsleil-Wateuth), Be Heintzman Hope évolue entre le son et la performance en animant des prestations de musique, de danse et de rituel d’incarnation.
Sa pratique fait le lien entre la formation en danse et la résolution de conflits, la guérison et les arts communautaires. Be organise des ateliers dans des espaces de transition, des institutions de danse, des universités, des contextes « à faire soi-même » (do it yourself) et des festivals centrés sur les corps queer, trans, racialisés et les travailleur.euse.s du sexe – offrant la méditation, le chant et la danse comme remèdes aux personnes qui sont au tout début de leur parcours de guérison.
Iel a animé des ateliers pour diverses organisations et institutions telles que le centre de recherche Sherpa, l’Université Queens, l’Université des Arts de Philadelphie, l’Université de Pennsylvanie, Mascall Dance, Toronto Dance Theater, Ponderosa, le Studio 303, le Toronto Dance Community Love-In, Articule, le Festival TransAmériques et le Centre de lutte contre l’oppression des genres.
Be danse dans la récente création de Clara Furey, Dog Rising, aux côtés de Brian Mendez et Baco Lepage-Acosta. Cette pièce d’endurance utilise la répétition pour explorer les impulsions primitives, la dissonance, l’unisson et la vibration polyphonique.
Simultanément, Be crée actuellement une performance et une installation déambulatoire multimédia. Ses études sur l’érotisme, les frontières énergétiques, la méditation, la médecine, les traumatismes, la guérison, la maladie et la mort sont à la base de sa pratique. Une grande partie de ce travail est une quête pour cocréer des économies alternatives et des structures communautaires de tendresse et de soins radicaux.
Mon corps est un site d’excavation émotionnelle, il est la base de mon travail. Des choses non dites vivent à l’intérieur des corps, prenant de la place. Je m’efforce de créer un espace où le corps peut s’exprimer. En travaillant avec la logique disparate des mots et du mouvement, je cherche à démêler comment cette dissonance se manifeste dans le geste.
Le contexte occidental crée un espace où le langage du corps doit être validé en permanence par une analyse verbale et écrite. Travailler dans des imaginaires sans paroles permet à la nuance du ton de devenir un langage en soi. Utiliser le ton comme langage est un acte diasporique de résistance aux langues coloniales et à la perte de nos langues maternelles.
Les expériences que je facilite fonctionnent en tandem avec un sens de la conscience sociale et spatiale. Grâce à cette prise de conscience, les participant.e.s sont en mesure de corréler leur mouvement à leur identité et à la portée qu’ils et elles ont sur leur environnement immédiat.
Pour moi, la création est curative et inextricable à la santé. C’est en gardant un espace pour les traumatismes que je cocrée des imaginaires futurs. Par le biais du jeu, de la voix, du mouvement, de la musique, de la vidéo, de la performance et du rituel, je travaille avec mes collaborateur.ice.s pour déterrer des énergies qui, autrement, pourraient rester en sommeil. Je gère les énergies entre les gens. Je m’intéresse à l’énergie qui ne peut être libérée que par la connexion et la présence positive que les gens ont les uns sur les autres. Mon esthétique recherche une sensibilité énergétique unique à un moment, unique à deux personnes, unique à un groupe. En tant qu’interprète œuvrant également en animation, je considère mon corps comme un lieu de transmission qui tend à être aussi expressif que réceptif.